Pompe de Relevage – Le Guide Complet pour les Professionnels

 

Simulateur de Pompe de Relevage

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I. Introduction : rôle, enjeux et usages dans le BTP

À quoi sert une pompe de relevage sur un chantier ou bâtiment ?

À quoi sert une pompe de relevage sur un chantier ou bâtiment ? Une pompe de relevage est un équipement hydraulique essentiel qui permet d’évacuer des eaux situées en contrebas du réseau d’évacuation gravitaire. Dans le secteur du BTP, elle résout une problématique fondamentale : l’impossibilité d’évacuer naturellement des eaux depuis un point bas vers un point haut. Découvrez notre gamme complète de pompes de relevage sur ACHATMAT pour trouver le modèle adapté à vos besoins.

Concrètement, la pompe collecte les eaux dans une cuve, un regard ou directement dans une zone inondée, puis les refoule sous pression vers le réseau d’assainissement principal ou vers un point de rejet autorisé. Ce système mécanique compense l’absence de pente naturelle et permet d’aménager des espaces en sous-sol qui, sans cette solution technique, resteraient inutilisables.

Dans le contexte professionnel, la pompe de relevage intervient dans trois situations principales : l’évacuation des eaux usées domestiques (sanitaires en sous-sol), le drainage des eaux claires (infiltrations, pluie, condensation) et la gestion des eaux chargées de chantier (boues, particules, résidus).

Quand et pourquoi l’utiliser ?

L’utilisation d’une pompe de relevage devient nécessaire dès lors qu’un point de rejet d’eau se trouve à un niveau inférieur au réseau d’évacuation. Les situations les plus courantes concernent les sous-sols aménagés en logements, bureaux ou commerces, les parkings souterrains, les caves habitables, les buanderies enterrées, les cuisines professionnelles en sous-sol et les sanitaires de chantier temporaires.

Pour choisir le bon équipement, consultez notre sélection de pompes de relevage sur ACHATMAT, où vous trouverez des modèles adaptés à chaque usage, qu’il s’agisse d’une installation domestique, professionnelle ou intensive.

La pompe s’impose également lorsque la configuration du bâtiment ne permet pas une évacuation gravitaire directe. Par exemple, un restaurant installé en sous-sol avec cuisines et sanitaires nécessitera obligatoirement un système de relevage pour évacuer ses eaux usées vers le collecteur situé au niveau de la rue.

Sur les chantiers, la pompe de relevage intervient pour assécher des fouilles, évacuer les eaux d’exhaure, gérer les infiltrations dans les tranchées ou maintenir au sec des zones de travail temporaires. Elle devient un outil de productivité indispensable pour maintenir des conditions de travail sûres et conformes.

Différences entre usage domestique, professionnel et intensif

Usage domestique : Les pompes résidentielles sont dimensionnées pour des débits modérés (5 à 15 m³/h), des cycles d’utilisation intermittents et des eaux relativement propres. Leur construction privilégie le compromis coût/performance, avec des matériaux composite ou fonte pour les modèles standards. La durée de vie attendue se situe entre 5 et 10 ans en usage normal.

Usage professionnel : Les pompes destinées aux professionnels du BTP sont conçues pour des sollicitations plus importantes. Elles supportent des débits de 15 à 50 m³/h, des hauteurs de refoulement supérieures (jusqu’à 20 mètres) et des cycles de fonctionnement plus fréquents. Leur construction fait appel à des matériaux robustes (fonte, inox) et des moteurs dimensionnés pour résister à l’échauffement. Ces équipements intègrent souvent des protections thermiques, des systèmes anti-bourrage et des flotteurs professionnels fiables.

Usage intensif industriel : Les pompes industrielles sont conçues pour un fonctionnement continu ou semi-continu, avec des débits pouvant dépasser 100 m³/h et des HMT de 30 mètres ou plus. Elles supportent des eaux agressives (pH extrêmes, températures élevées, charge importante en solides) et sont construites intégralement en acier inoxydable ou en fonte spéciale. Leur maintenance est programmée et leur fiabilité constitue un enjeu critique pour la continuité d’exploitation des sites industriels.

Enjeux : conformité, performances, sécurité, durabilité

Conformité réglementaire : Le choix et l’installation d’une pompe de relevage engagent la responsabilité du maître d’ouvrage et de l’installateur. Les normes NF EN 12050 encadrent les stations de relevage pour bâtiments et les pompes doivent respecter la directive machines CE. Pour les eaux usées, la réglementation impose des systèmes de ventilation, des alarmes de défaut et, dans certains cas, des pompes de secours. Le non-respect de ces obligations expose à des sanctions et, en cas d’incident, à une mise en cause de la responsabilité civile et pénale.

Performances hydrauliques : Le dimensionnement correct de la pompe conditionne l’efficacité du système. Un sous-dimensionnement entraîne des débordements, des refoulements et une usure prématurée. Un surdimensionnement génère des coûts d’investissement inutiles, une consommation électrique excessive et des cycles trop courts qui fatiguent le moteur. Le professionnel doit maîtriser les calculs de débit, de HMT et de diamètre pour garantir un fonctionnement optimal.

Sécurité électrique et sanitaire : Une pompe de relevage manipule des eaux potentiellement contaminées dans un environnement humide. La protection électrique (différentiel 30 mA, mise à la terre, IP adapté) est donc critique. Les risques de contamination bactériologique imposent une conception étanche, une ventilation efficace et un entretien régulier. Les stations situées en locaux confinés doivent être ventilées pour éviter l’accumulation de gaz toxiques (H2S, méthane).

Durabilité et coût global : Le coût d’une pompe de relevage ne se limite pas à son prix d’achat. Il faut intégrer la consommation électrique sur sa durée de vie, les coûts de maintenance préventive, les interventions curatives et, le cas échéant, les coûts d’immobilisation en cas de panne. Une pompe professionnelle de qualité, bien dimensionnée et correctement entretenue, présentera un coût global d’exploitation inférieur à une pompe bas de gamme remplacée tous les trois ans.


 

II. Les différents types de pompes de relevage

1. Pompes eaux claires

Les pompes pour eaux claires sont conçues pour évacuer des eaux ne contenant aucune particule solide ou seulement des particules de très faible diamètre (généralement inférieur à 5 mm). Elles équipent les caves sujettes aux infiltrations, les puisards de récupération d’eau de pluie, les systèmes de climatisation ou les fontaines décoratives.

Leur conception privilégie le débit et la hauteur de refoulement. La roue (turbine) présente des passages étroits optimisés pour les liquides propres. Le moteur peut être immergé ou externe selon les modèles. Les pompes vide-cave à usage occasionnel appartiennent à cette catégorie.

Ces pompes ne doivent jamais être utilisées pour des eaux contenant des fibres, des matières fécales ou des particules abrasives sous peine de colmatage immédiat de la turbine. Leur entretien est minimal si l’eau reste effectivement claire, mais elles nécessitent une crépine d’aspiration propre pour éviter tout risque de blocage.

Applications types : drainage de cave, évacuation condensats climatisation, vidange piscine ou bassin, exhaure chantier avec eau propre.

2. Pompes eaux chargées

Les pompes eaux chargées acceptent des particules solides en suspension jusqu’à un diamètre de 20 à 35 mm selon les modèles. Elles sont dimensionnées pour traiter des eaux de lavage, des eaux de chantier, des eaux pluviales chargées de sable ou des eaux industrielles contenant des résidus non fibreux.

Leur turbine est conçue avec des passages élargis, souvent de type monocanal ou bicanal, permettant le transit de solides sans colmatage. Les matériaux sont renforcés pour résister à l’abrasion causée par les particules. Le moteur est systématiquement immergé et refroidi par le liquide pompé.

Ces pompes constituent le meilleur compromis pour de nombreuses applications professionnelles où l’eau n’est pas parfaitement propre mais ne contient pas de matières fécales. Elles équipent couramment les parkings souterrains, les buanderies collectives, les ateliers mécaniques et les chantiers de terrassement.

Applications types : évacuation parkings, eaux de lavage industriel, chantiers BTP, puisards de récupération eaux pluviales, garages et ateliers.

3. Pompes eaux usées WC

Les pompes spécifiques eaux vannes sont conçues pour évacuer les effluents provenant des toilettes, contenant donc des matières fécales et du papier hygiénique. Leur conception doit répondre à des contraintes sanitaires et mécaniques très strictes.

La turbine est de type vortex (passage libre intégral) ou équipée d’un système broyeur selon les modèles. Le passage libre minimum est de 50 mm pour garantir le transit des matières sans blocage. Les matériaux (fonte ou inox) résistent à la corrosion induite par les eaux usées acides et aux agressions mécaniques.

Ces pompes sont obligatoirement conformes à la norme NF EN 12050-1 pour les installations domestiques et NF EN 12050-2 pour les eaux fécales. Elles doivent être installées dans une cuve ventilée avec système d’alarme et, selon les cas, pompe de secours.

Le dimensionnement doit tenir compte des pointes de débit (chasses d’eau simultanées) et de la nécessité d’évacuer rapidement les effluents pour limiter les fermentations et les odeurs. La maintenance préventive est critique pour éviter les pannes en service, sources de situations sanitaires inacceptables.

Applications types : sanitaires en sous-sol (habitations, commerces, ERP), toilettes de chantier, sanitaires éloignés du réseau.

4. Stations de relevage complètes

Une station de relevage est un ensemble préfabriqué comprenant une cuve en polyéthylène ou béton, une ou deux pompes immergées, un système de contrôle automatique (flotteurs ou sondes), des alarmes, des clapets anti-retour et tous les accessoires hydrauliques nécessaires.

Les stations domestiques (jusqu’à 10 EH – Équivalents Habitants) sont normalisées NF EN 12050 et disponibles en kits compacts facilement installables. Les stations collectives et industrielles sont dimensionnées sur mesure et peuvent intégrer des systèmes de télésurveillance, des pompes de secours automatiques et des systèmes de traitement des odeurs.

L’avantage principal de la station complète réside dans sa conception intégrée : tous les composants sont compatibles, testés en usine et livrés prêts à installer. Cela réduit les risques d’erreur de montage et simplifie la maintenance. L’inconvénient est un coût initial plus élevé qu’une pompe seule.

Les stations double pompe assurent une redondance indispensable pour les applications critiques (hôpitaux, data centers, industries à process continu). Le fonctionnement en alternance équilibre l’usure et garantit la continuité de service même en cas de défaillance d’une pompe.

Applications types : immeubles collectifs, restaurants, hôtels, établissements recevant du public, industries, systèmes nécessitant une sécurité de fonctionnement élevée.

5. Pompes vide-cave

Les pompes vide-cave sont des équipements d’intervention ponctuelle destinés à assécher rapidement une cave, un local ou une fouille inondés. Elles se caractérisent par leur compacité, leur légèreté et leur facilité de mise en œuvre.

Leur débit peut atteindre 10 à 20 m³/h avec une HMT de 5 à 10 mètres, suffisante pour la plupart des applications d’assèchement domestique. Le moteur est protégé par un flotteur intégré qui arrête automatiquement la pompe lorsque le niveau d’eau devient trop bas.

Ces pompes acceptent généralement des particules jusqu’à 5 mm (modèles eaux claires) ou 20 mm (modèles eaux chargées). Certains modèles professionnels peuvent fonctionner jusqu’à 1 mm du sol grâce à un pied d’aspiration optimisé.

Bien qu’elles ne soient pas conçues pour un fonctionnement permanent, les pompes vide-cave professionnelles peuvent assurer un service temporaire sur chantier en attendant l’installation d’un système définitif. Leur robustesse et leur prix abordable en font un équipement de base pour tout artisan du bâtiment.

Applications types : assèchement cave inondée, vidange fosse ou regard, exhaure tranchée chantier, vidange piscine ou bassin, intervention d’urgence.

6. Pompes automatiques / détecteur intégré

Les pompes automatiques intègrent un système de détection de niveau (flotteur vertical, horizontal ou sonde électronique) qui déclenche et arrête automatiquement le moteur en fonction du niveau d’eau. Cette fonctionnalité est indispensable pour toute installation permanente afin d’éviter le fonctionnement à sec (destructeur pour le moteur) et le débordement.

Le flotteur vertical est le système le plus répandu. Il se compose d’une boule creuse reliée à un interrupteur qui se ferme lorsque le flotteur remonte avec le niveau d’eau. Simple et fiable, il nécessite toutefois un espace de débattement suffisant dans la cuve.

Le flotteur horizontal est plus compact et convient aux cuves étroites. Il bascule autour d’un axe selon le niveau d’eau. Certains modèles professionnels intègrent un double flotteur pour gérer deux seuils : un seuil de démarrage et un seuil d’arrêt, évitant les cycles trop courts.

Les sondes électroniques à électrodes ou à ultrasons offrent une grande précision et une fiabilité supérieure. Elles sont privilégiées dans les installations critiques et permettent une gestion à plusieurs niveaux (pré-alarme, alarme haute, démarrage pompe secours). Leur coût est plus élevé mais justifié par leur durabilité et leur facilité de réglage.

Conseil pro : Toujours installer un système de détection redondant (double flotteur ou flotteur + sonde) sur les installations critiques pour garantir la sécurité de fonctionnement.

7. Pompes professionnelles (fonte/inox, gros débits, HMT élevée)

Les pompes professionnelles se distinguent par leur construction renforcée, leurs performances hydrauliques supérieures et leur fiabilité dans des conditions d’exploitation intensives. Elles sont destinées aux applications industrielles, aux immeubles de grande hauteur, aux stations d’épuration ou aux chantiers de génie civil.

Construction fonte : La fonte grise FGL (Fonte à Graphite Lamellaire) offre une excellente résistance à l’abrasion, une bonne tenue mécanique et un coût maîtrisé. Elle convient parfaitement aux eaux usées standards et aux eaux chargées non agressives chimiquement. Les pompes fonte professionnelles supportent des températures jusqu’à 40°C et des pressions de refoulement élevées.

Construction inox : L’acier inoxydable 304 ou 316 est indispensable pour les eaux agressives (acides, basiques, chlorées), les eaux chaudes (jusqu’à 70°C), les environnements corrosifs (zones côtières, industries chimiques) ou les applications agroalimentaires exigeant une hygiène irréprochable. Le coût d’une pompe inox est environ 40 à 60% supérieur à son équivalent fonte, mais sa durée de vie est multipliée par deux à trois dans les environnements difficiles.

Performances hydrauliques : Les pompes professionnelles délivrent des débits de 20 à plus de 100 m³/h avec des HMT atteignant 30 à 40 mètres. Elles sont équipées de moteurs triphasés de 2 à 15 kW, dimensionnés pour un fonctionnement continu avec des facteurs de service élevés. Leur rendement optimisé (jusqu’à 70-75%) réduit significativement les coûts d’exploitation électrique.

Applications types : immeubles de grande hauteur, stations d’épuration, industries agroalimentaires, chimiques ou pharmaceutiques, tunnels et ouvrages d’art, systèmes nécessitant haute fiabilité.

8. Double pompage et pompage de secours

Le double pompage consiste à installer deux pompes dans la même cuve, fonctionnant en alternance ou en parallèle selon les besoins. Ce système est obligatoire pour certaines installations classées ICPE et fortement recommandé pour toute application où une interruption de service est inacceptable.

Fonctionnement en alternance : Les deux pompes démarrent alternativement à chaque cycle, équilibrant ainsi leur usure. Si la première pompe n’arrive pas à abaisser suffisamment le niveau (débit d’arrivée supérieur au débit de pompage), la seconde démarre automatiquement en complément. En cas de défaillance de l’une des pompes, l’autre assure seule le service jusqu’à intervention de maintenance.

Fonctionnement en parallèle : Pour les applications à débit très variable (station d’épuration, industrie), les deux pompes peuvent fonctionner simultanément lors des pointes de débit. Le système de régulation ajuste automatiquement le nombre de pompes en service pour maintenir le niveau souhaité tout en optimisant la consommation électrique.

Pompe de secours : Dans les installations critiques (hôpitaux, data centers, locaux techniques sensibles), une troisième pompe, complètement indépendante et généralement alimentée par un circuit électrique secouru, garantit le service même en cas de panne des pompes principales et de coupure secteur.

Le dimensionnement d’un système double pompe suit la règle suivante : chaque pompe doit être capable d’assurer seule 100% du débit nominal. En fonctionnement simultané, le débit total n’est pas simplement le double du débit unitaire (sauf installation parfaitement identique en parallèle sur réseau sans perte de charge), mais généralement de l’ordre de 160 à 180% du débit d’une pompe.


 

III. Comment choisir une pompe de relevage (guide expert BTP)

1. Analyse du type d’eau

La première étape du dimensionnement consiste à caractériser précisément le fluide à pomper. Cette analyse conditionne le choix du type de pompe, des matériaux et de la turbine.

Eaux claires : pH neutre (6,5-8,5), absence de solides, température inférieure à 35°C. Pompe eaux claires avec turbine standard et passage minimum 5 mm.

Eaux chargées : Contiennent des particules solides (sable, graviers, débris) de 5 à 35 mm. pH variable. Pompe eaux chargées avec turbine monocanal ou bicanal, matériaux résistant à l’abrasion.

Eaux vannes : Effluents sanitaires contenant matières fécales, papier, produits d’hygiène. pH 6-8. Pompe spécifique eaux usées avec passage libre minimum 50 mm, turbine vortex ou broyeur, matériaux résistant à la corrosion.

Eaux agressives : pH < 5 ou > 9, présence de produits chimiques, hydrocarbures, solvants. Température pouvant dépasser 40°C. Pompe en inox 316L avec garnitures mécaniques spécifiques.

Eaux alimentaires : Exigence hygiénique maximale, absence de contamination, matériaux agrées contact alimentaire. Pompe inox poli, garnitures conformes règlement CE 1935/2004.

Conseil terrain : En cas de doute sur la qualité de l’eau, toujours dimensionner au niveau supérieur. Une pompe eaux chargées fonctionnera parfaitement avec des eaux claires, l’inverse causera une panne rapide.

2. Calcul du débit nécessaire

Le débit de la pompe doit être supérieur au débit d’arrivée maximal prévisible, avec une marge de sécurité de 20 à 30%. Un sous-dimensionnement entraînera des débordements, un surdimensionnement causera des cycles trop courts et une usure prématurée.

Méthode de calcul pour eaux usées domestiques :

Exemple : Immeuble de 20 logements (50 EH) Q = 0,5 x √50 = 0,5 x 7,07 = 3,5 m³/h minimum Avec marge 30% : 3,5 x 1,3 = 4,6 m³/h → choisir pompe 5 m³/h

Méthode pour eaux pluviales : Q (L/s) = (Intensité pluie en mm/h x Surface en m²) / 3600 Intensité décennale en France : 60 à 100 mm/h selon région

Exemple : Parking 200 m² en région parisienne (80 mm/h) Q = (80 x 200) / 3600 = 4,4 L/s = 16 m³/h Avec marge 30% : 16 x 1,3 = 21 m³/h → choisir pompe 25 m³/h

Méthode pour chantier/assèchement : Estimer le volume à évacuer et le temps disponible Q (m³/h) = Volume (m³) / Temps (h)

Exemple : Fouille 50 m³ à assécher en 4h Q = 50 / 4 = 12,5 m³/h minimum Avec marge : 12,5 x 1,3 = 16 m³/h → choisir pompe 20 m³/h

3. Calcul de la hauteur manométrique totale (HMT)

Étapes essentielles pour calculer la hauteur à franchir et les pertes de charge

Identification de la hauteur à franchir

Le choix d’une pompe efficace commence toujours par l’évaluation précise de la hauteur à franchir entre le point de prélèvement d’eau et le point de rejet final. Cette hauteur géométrique correspond à la différence verticale entre le niveau le plus bas où la pompe aspire et l’altitude du tuyau de rejet ou du collecteur. Elle doit être mesurée avec soin, en tenant compte du niveau de démarrage de la pompe (et non du fond de la cuve).

Intégration des pertes de charge sur le réseau

À la hauteur géométrique s’ajoutent les pertes de charge causées par le frottement de l’eau sur les parois du tuyau, les coudes, les vannes, clapets et autres singularités. Ces pertes dépendent du diamètre et de la longueur du tuyau, ainsi que du débit attendu et du niveau de rugosité interne des conduites.

Pour une estimation fiable :

Des outils en ligne ou tableaux techniques facilitent la conversion pour chaque configuration. Un simple tuyau PVC de 50 mm perdra en moyenne 6 mCE/100 m à 5 m³/h. Sur 15 m et quelques coudes, l’addition grimpe vite !

Prise en compte des marges et conditions réelles

La réalité du terrain impose toujours d’ajouter une marge de sécurité de 10 à 20 % sur la HMT calculée. Cette précaution protège votre installation en cas de dépôts, d’éventuelles extensions ou de vieillissement des appareils. N’oubliez pas que chaque élément accessoire (réduction de diamètre, vanne supplémentaire, rallonge) ajoute aussi sa part de difficulté à l’écoulement.

Lecture de la courbe de pompe et choix final

Dès que le débit et la HMT sont déterminés, consultez les courbes de performance du fabricant. L’idéal est de sélectionner une pompe dont le point de fonctionnement se trouve entre 50 et 80 % de son débit maximal indiqué – zone où elle offre à la fois efficacité énergétique et longévité du moteur. Le recours à un modèle trop puissant multiplie les démarrages courts et use prématurément l’équipement.

Erreurs courantes à éviter

Trop souvent, des installations sous-dimensionnent le réseau de refoulement (tuyau trop étroit, courbes resserrées), entraînant colmatages, bruits, ou baisse de rendement dramatique. À l’inverse, surdimensionner la pompe majore la consommation électrique inutilement et génère des vibrations et des cycles destructeurs. Le dimensionnement professionnel consiste toujours à bâtir un équilibre entre performance hydraulique, robustesse et coût global sur toute la durée de vie du système.

Résumé des points à anticiper pour un BTP fiable

Un dimensionnement rigoureux est la première garantie d’une installation de relevage fiable, économique et durable dans le secteur du BTP.

La HMT représente la hauteur totale que doit vaincre la pompe, exprimée en mètres de colonne d’eau (mCE). Elle se compose de la hauteur géométrique et des pertes de charge.

Formule : HMT = Hg + ΣPdc

Hauteur géométrique : Mesurée verticalement du niveau bas de la cuve au point de rejet. Attention : compter depuis le niveau où la pompe s’arrête, pas depuis le fond de la cuve.

Pertes de charge linéaires : Dues au frottement de l’eau dans les tuyaux

Paramètre

Description

Points de vigilance / Conseils Pros

Exemples / Valeurs usuelles

Type d’eau 💧

Nature du fluide à évacuer (claire, chargée, vannes, agressive…)

Impacts sur choix de pompe, matériaux et crépine.
💡 Mieux vaut sur-dimensionner en cas de doute.

– Eaux claires : < 5 mm solides
– Eaux chargées : jusqu’à 35 mm
– Eaux usées WC : matières fécales, 50 mm passage
– Agressives : pH extrême, inox recommandé

Débit nécessaire 💦

Volume à évacuer par heure (m³/h)

Ajouter 20-30% de marge sécurité.
❌ Sous-dimensionnement : débordements/arrêt installation.
❌ Sur-dimensionnement : cycles courts/usure prématurée.

– Habitat : 3 à 10 m³/h
– Industrie : 20 à 100 m³/h
– Méthode : voir formules spécifiques (surface, habitants, volume à évacuer)

Hauteur Manométrique Totale (HMT) 📏

Total de hauteur à vaincre (m) = hauteur géométrique + pertes de charge

Bien prendre en compte longueur et coudes !
💡 Toujours ajouter 10-20% de marge (vieillissement, ajouts futurs).

– Hauteur géométrique : 4-8 m usuels
– Pertes de charge : coudes, clapets = 1-3 m chacun
– Exemple calcul : HMT = 6 + 7,4 = 13,4 m → pompe 16 m

Diamètre tuyau refoulement 🚰

Doit être adapté au débit et type d’eau, influe sur pertes de charge

Sous-dimension = colmatage/augmentation HMT.
Surdimension = surcoût inutile.
🌟 Pour eaux chargées, ajouter 10 mm par sécurité.

– 5 m³/h : Ø40 mm
– 10 m³/h : Ø50 mm
– 20 m³/h : Ø65 mm
– 30 m³/h : Ø80 mm

Longueur & pente tuyaux 🛠️

Longueur à compenser + pente du réseau de refoulement

Pente mini 2% pour eaux chargées, 1% eaux claires.
Éviter points hauts (poches d’air).
Limiter coudes à 90°.

– Jusqu’à 100 m possible
– Un coude 90° = 1-2 m HMT
– Support tous les 1-2 m

Matériau pompe 🦾🔩⚡

Définit résistance à l’usure, corrosion, agressions chimiques

Adapter au type d’eau !
Fonte = robustesse
Inox = corrosion/acide
Composite = léger/agressif non abrasif

– Fonte : 15-20 ans usage courant
– Inox 304 : 25-30 ans
– Inox 316L : 30-40 ans, usage extrême
– Composite : 8-15 ans

Moteur ⚡

Type d’alimentation et puissance dispo
Mono 230V ou Tri 400V

Mono : limité puissance (~2 kW), usage domestique
Tri : débit supérieur, meilleur rendement

– < 5 m³/h : Mono
– 5-20 m³/h : Tri conseillé
– > 20 m³/h et intensif : Tri obligatoire

Cycle d’utilisation ⏱️

Occasionnel, intermittent, intensif, continu

Ne jamais dépasser 60 démarrages/heure !
Privilégier double pompage pour alternance et sécurité.

– Occasionnel : < 10 démarrages/h
– Intermittent : 10-30 démarrages/h
– Intensif : jusqu’à 60 démarrages/h

Normes & certifications 🏅

Garantit conformité réglementaire et sécurité

Impératif pour responsabilité installateur.
NF EN 12050, Marquage CE, protection électrique NF C 15-100.

– Tableaux de conformité, notices, marquage machine, disponibilité pièces

Protection électrique ⚡🔌

Données à respecter pour sécurité du personnel et du matériel

Différentiel 30mA, câble H07RN-F, mise à la terre obligatoire.
Disjoncteur magnétique/thermique adapté.

– IP68 pour pompe
– Coffret IP55 min local humide
– Section câble selon puissance (ex. 3G2,5 mm² jusqu’à 2,2 kW/30m)

Cas particuliers 🛡️

Eaux sableuses, acides, graisseuses, chaudes…

Matériaux & garnitures spécifiques,
Décantation, dégraisseur, contrôles fréquents

– Eaux acides/basiques : Inox 316L, joints Viton
– Sableuse : fonte renforcée, garniture SiC/SiC
– Graisseuse : auto-nettoyant, nettoyage régulier

Pertes de charge singulières : Dues aux coudes, clapets, vannes

Exemple de calcul :

Calcul :

HMT = 6 + 7,4 = 13,4 m Avec marge 15% : 13,4 x 1,15 = 15,4 m → choisir pompe HMT 16 m

Conseil pro : Les courbes de performance des pompes indiquent toujours le débit en fonction de la HMT. Vérifier que le point de fonctionnement (débit souhaité / HMT calculée) se situe dans la zone optimale de la courbe, idéalement entre 50% et 80% du débit maximum.

4. Détermination du diamètre de refoulement

Le diamètre du tuyau de refoulement influence directement les pertes de charge et donc la HMT nécessaire. Un diamètre sous-dimensionné génère des pertes de charge excessives, un diamètre surdimensionné augmente inutilement les coûts.

Règle générale : Vitesse d’écoulement recommandée entre 0,8 et 2 m/s

Calcul du diamètre : Ø (mm) = √[(Q / 785) / V]

Tableau de référence :

Débit (m³/h)

Vitesse 1 m/s

Vitesse 1,5 m/s

Vitesse 2 m/s

5

Ø40

Ø32

Ø32

10

Ø50

Ø40

Ø40

20

Ø65

Ø50

Ø50

30

Ø80

Ø65

Ø50

50

Ø100

Ø80

Ø65

Diamètres normalisés disponibles : 25, 32, 40, 50, 65, 80, 100 mm

Particularités eaux chargées : Ajouter 10 mm au diamètre calculé pour limiter les risques de colmatage

Exemple : Pompe 20 m³/h eaux usées Vitesse cible : 1,5 m/s D’après tableau : Ø50 mm convient Pour eaux chargées : prévoir Ø65 mm

Attention : Le diamètre de refoulement de la pompe (bride de sortie) ne détermine pas forcément le diamètre du réseau. On peut réduire progressivement le diamètre après 2 à 3 mètres de tuyau droit pour limiter la turbulence et les pertes de charge.

5. Gestion de la longueur et pente des tuyaux

Longueur maximale : Théoriquement illimitée si la pompe est correctement dimensionnée pour compenser les pertes de charge. En pratique, au-delà de 100 mètres horizontaux, vérifier attentivement les pertes de charge et envisager une pompe plus puissante ou un diamètre supérieur.

Pente minimale : 2% (2 cm par mètre) pour les tuyaux de refoulement d’eaux chargées afin de faciliter l’écoulement gravitaire lorsque la pompe ne fonctionne pas et éviter les dépôts. Pour les eaux claires, une pente de 1% suffit.

Éviter les points hauts : Toute portion de tuyau montante puis descendante crée un point haut où l’air s’accumule, formant une poche qui réduit le débit et peut causer des coups de bélier. Tracer un profil en pente continue montante depuis la pompe jusqu’au rejet.

Coudes et raccords : Limiter le nombre de coudes 90° qui génèrent d’importantes pertes de charge. Privilégier les coudes 45° ou les courbes à grand rayon. Si un changement de direction à 90° est inévitable, utiliser deux coudes à 45° espacés.

Support et fixation : Fixer solidement le tuyau tous les 1 à 1,5 mètres en position verticale, tous les 2 mètres en position horizontale. Un tuyau non fixé vibre au démarrage de la pompe, ce qui provoque des contraintes mécaniques, du bruit et une usure prématurée des raccords.

Dilatation thermique : Pour les tuyaux en PVC rigide de grande longueur (> 10 m), prévoir des compensateurs de dilatation si l’installation est soumise à des variations importantes de température.

6. Choix des matériaux (fonte, inox, composite)

Fonte FGL (Fonte à Graphite Lamellaire) :

 

 

 

 

 

Comparatif des matériaux de construction pour pompes de relevage

Matériau

Avantages

Inconvénients

Applications principales

Durabilité

Coût

Fonte FGL 🦾

Robustesse mécanique excellente
Très bonne résistance à l’abrasion
Bon amorti des vibrations
Coût modéré

Sensible à la corrosion en milieu acide/agressif
Poids élevé (manutention difficile)
Peut casser sous choc violent

Eaux usées domestiques standards
Eaux chargées non agressives
Installations fixes protégées

15-20 ans

Inox 304 🔩

Excellente résistance à la corrosion
Relativement léger
Hygiène parfaite (nettoyage aisé)
Aspect brillant propre

Prix élevé (+50% vs fonte)
Sensible aux fortes concentrations de chlore
S’use plus vite que la fonte avec sable

Eaux agressives (pH extrême)
Zones côtières, stations extérieures
Industries alimentaires, chimiques, pharmaceutiques

25-30 ans

€€

Inox 316L 🦾🌊

Résistance maximale à la corrosion (eau mer, acides)
Matériau très haut de gamme
Excellente longévité

Coût très élevé (+100% vs fonte)
Réservé aux applications critiques

Stations littorales
Industries chimiques/agressives
Piscines fortement chlorées, géothermie

30-40 ans

€€€

Composite
(technopolymère renforcé)

Ultra léger
Résistance chimique totale (pH 2-14)
Coût attractif
Insensible à corrosion

Résistance mécanique limitée (chocs)
Sensible à >50°C
Usure accélérée par abrasion

Pompes vide-cave portables
Eaux très agressives chimiques
Installations provisoires/mobile

8-15 ans

Stratégie de choix selon l’application

  • Eaux usées domestiques standards → Fonte 🦾

  • Eaux agressives, marine, hygiène stricte → Inox 304 🔩

  • Milieux extrêmes (mer, chimique, géothermie) → Inox 316L 🦾🌊

  • Portabilité, chimie forte, budget modeste → Composite

Inox 304 :

Équipement et raccordements :
Arrivée des eaux usées en gravitaire.
Pompe submersible installée sur support.
Flotteur de démarrage (niveau haut).
Flotteur d’arrêt (niveau bas).
Sortie de refoulement équipée d’un clapet anti-retour, d’une vanne d’isolement et d’une union démontable.

Tuyau de refoulement (pente 2%) :
Supports tous les 2 mètres.
Coudes grand rayon uniquement.

Rejet vers collecteur ou réseau.

Ventilation haute en Ø100 avec sortie en toiture, grille anti-rongeur et chapeau.


Disjoncteur général.
Protection différentielle 30 mA.
Contacteur de pompe.
Relais thermique.
Relais de niveau automatique.
Voyant de marche.
Voyant défaut.
Alarme sonore.


Pompe toujours sous le niveau bas (pompe externe) ou immergée (pompe submersible).
Clapet anti-retour placé immédiatement après la pompe.
Pente de refoulement toujours montante, sans point haut.
Ventilation débouchant au-dessus de la toiture.
Accès cuve pour maintenance : trappe minimale 60 × 60 cm.
Alimentation électrique conforme NF C 15-100 et protégée.


Raccordement électrique (NF C 15-100)

Circuit dédié obligatoire :
La pompe doit être alimentée par un circuit exclusif, protégé au tableau par un disjoncteur divisionnaire associé à un différentiel 30 mA.

Sections de câble conseillées (longueur < 30 m) :

Puissance

Monophasé 230 V

Triphasé 400 V

500 W

3G1,5 mm²

5G1,5 mm²

1000 W

3G1,5 mm²

5G1,5 mm²

1500 W

3G2,5 mm²

5G1,5 mm²

2200 W

3G2,5 mm²

5G2,5 mm²

3000 W

3G4 mm²

5G2,5 mm²

4000 W

3G6 mm²

5G2,5 mm²

5500 W

5G4 mm²

Au-delà de 30 m : augmenter la section pour limiter la chute de tension < 3 %.

Protection différentielle :
30 mA type AC (ou type A si variateur).
Déclenchement automatique en cas de fuite > 30 mA.

Disjoncteur magnéto-thermique :
Courbe D pour supporter les forts courants d’appel.
Calibre = 1,5 × l’intensité nominale moteur.
Exemple : moteur 2 kW / 230 V → In = 9 A → disjoncteur 16 A courbe D.

Mise à la terre :
Obligatoire pour pompe, cuve métallique et coffret.
Résistance terre < 100 Ω (idéal : < 30 Ω).
Continuité terre < 1 Ω.

Câble submersible :
Type H07RN-F, presse-étoupe IP68, fixation tous les 50 cm.
Ne jamais manipuler la pompe en tirant sur le câble.

Coffret de commande :
Doit inclure : disjoncteur, contacteur, relais thermique, sélecteur Manuel/0/Auto, voyants marche et défaut, borniers flotteurs + alarme.
Installé dans un local sec, à 1,50 m de hauteur, proche de la cuve (< 10 m).

Contrôles avant mise sous tension :
Serrage des connexions.
Test de continuité terre.
Test d’isolement (> 0,5 MΩ).
Contrôle rotation moteur en triphasé.
Test des flotteurs.
Test du différentiel.


Installation multi-pompes

Double pompage alterné

Deux pompes identiques dans la même cuve, alternance automatique pour équilibrer l’usure.

Niveaux recommandés :
Arrêt commun : 30 % hauteur utile.
Démarrage pompe 1 ou 2 : 60 %.
Démarrage secours : 80 %.
Alarme : 90 %.

Logique de fonctionnement :
Alternance des pompes à chaque cycle.
Démarrage secours si niveau continue à monter.
Alarme si niveau atteint 90 %.

Double pompage parallèle

Deux pompes fonctionnent simultanément dès le démarrage.
Pour très forts débits.

Chaque pompe doit pouvoir assurer ~60 % du débit total.
Clapet anti-retour + vanne indépendants sur chaque ligne.


Pose d’une station complète

Réception du matériel : vérification modèle, accessoires, absence de casse.

Mise en place de la cuve :
Fond parfaitement horizontal.
Lit de sable 10 cm compacté.
Remblai sable/gravier roulé par couches de 20 cm.
Pas de remblai avant fin des raccordements.

Arrivée gravitaire :
PVC Ø100 ou Ø125.
Pente ≥ 2 %.
Joint étanche + collier inox.

Refoulement :
Clapet anti-retour juste après la sortie cuve.
Traversée étanche spécifique.

Ventilation :
PVC Ø100 jusqu’en toiture (sortie > 40 cm).
Pente montante continue.

Raccordement électrique :
Câble H07RN-F protégé.
Connexion pompe, flotteurs, alarme.

Couvercle :
Étanche, sécurisé, classe D400 en zone véhicule.


10. Mise en service – Tests

Avant remplissage :
Raccords serrés, vannes ouvertes, câbles fixés, pompe en place.

Test remplissage :
Vérification étanchéité générale.

Test pompe (manuel) :
Démarrage, bruit, intensité absorbée, débit réel.

Test flotteurs :
Démarrage/arrêt aux bons niveaux.

Test mode automatique :
Réaliser 3 à 5 cycles complets.

Test alarme :
Simulation niveau haut ou défaut pompe.

Test installation double pompe :
Alternance + secours.

PV de mise en service à remettre au client.


V. Entretien expert

Entretien mensuel

Inspection visuelle, contrôle des cycles, test alarme, nettoyage extérieur, vérification ventilation.
Durée : 20–25 min.

Entretien trimestriel

Nettoyage flotteurs, contrôle crépine, inspection cuve, test intensité moteur.
Durée : 45–60 min.

Entretien annuel

Extraction pompe, démontage turbine, contrôle garniture mécanique, curage cuve, test électrique complet, contrôle ventilation.
Durée : 2 à 4 h.


Nettoyage cuve / turbine / crépine

Méthode manuelle recommandée pour turbine.
Méthode chimique possible mais moins efficace.
Nettoyage cuve : vidange complète + haute pression.
Respect strict des consignes de sécurité (gaz toxiques).


Contrôle capteurs / flotteurs

Inspection visuelle, test fonctionnel, mesure au multimètre.
Flotteurs : remplacement si doute.
Sondes : nettoyage, recalibrage, contrôle signal.


Gestion des mauvaises odeurs

Causes : H2S, CH4, NH3.
Solutions : ventilation renforcée, cycles courts, nettoyage régulier, filtres charbon, additifs biologiques, traitement H₂O₂.


Entretien selon type d’eaux

Eaux claires : faible entretien.
Eaux chargées : crépine semestrielle, curage annuel.
Eaux vannes : ventilation + curage obligatoire annuel.
Eaux graisseuses : dégraisseur amont indispensable.
Eaux agressives ou sableuses : contrôles renforcés.


Check-list installateur pro

Avant chantier : relevés, calculs, choix matériel.
Matériel et outillage listés clairement.
Installation : excavation, cuve, raccordements, câblage.
Tests complets.
Finalisation : nettoyage, notices, formation client, PV réception.

VI. Réparations et diagnostic des pannes

1. Liste des pannes les plus fréquentes

Électriques :

Hydrauliques :

Mécaniques :

Automatisme :

2. Diagnostic étape par étape

Méthodologie : Procéder systématiquement du plus simple au plus complexe.

ÉTAPE 1 – Alimentation électrique

Symptôme : Pompe ne démarre pas (aucun bruit)

Tests : ☐ Vérifier disjoncteur tableau : armé ? ☐ Vérifier différentiel : pas déclenché ? ☐ Coffret commande : voyants allumés ? ☐ Sélecteur sur “Manuel” : pompe démarre ?

Si pompe démarre en Manuel mais pas en Auto → problème automatisme (flotteur/relais) Si pompe ne démarre jamais → problème électrique ou mécanique

ÉTAPE 2 – Continuité circuit électrique

Tests (couper disjoncteur avant manipuler) : ☐ Multimètre : mesurer tension arrivée coffret (230V ou 400V selon modèle) ☐ Mesurer tension sortie contacteur vers pompe (même valeur) ☐ Mesurer continuité câble pompe (résistance proche 0 Ω) ☐ Débrancher pompe, mesurer résistance enroulement moteur :

Si résistance infinie → bobinage coupé (moteur HS) Si résistance très faible (<1 Ω) → court-circuit (moteur HS) Si isolement <0,5 MΩ → moteur humide ou défaillant

ÉTAPE 3 – Protection thermique

Si moteur équipé klixon : ☐ Laisser refroidir 30 min ☐ Réarmer (bouton poussoir si réarmement manuel) ☐ Retester

Si déclenche immédiatement → problème mécanique (blocage) ou moteur défaillant Si déclenche après quelques minutes → surcharge, vérifier intensité absorbée

ÉTAPE 4 – Rotation moteur (tri uniquement)

☐ Inverser deux phases alimentation moteur ☐ Tester : si rotation inverse et fonctionnement correct → câblage inversé origine ☐ Rétablir sens correct

ÉTAPE 5 – Mécanique

☐ Démonter pompe ☐ Tourner arbre manuellement :

ÉTAPE 6 – Automatisme

☐ Mode Manuel : pompe fonctionne ?

☐ Simuler niveau haut (court-circuiter contact flotteur démarrage)

☐ Vérifier flotteur : nettoyer, tester manuellement, mesurer continuité contact

3. Déblocage turbine / crépine

Blocage par corps étranger :

Signes : Pompe bourdonne (moteur alimenté) mais n’aspire pas, ou arrêt immédiat protection thermique.

Procédure :

  1. Couper alimentation électrique

  2. Fermer vanne refoulement

  3. Extraire pompe

  4. Démonter volute (généralement 4-8 vis)

  5. Retirer corps étranger bloquant turbine :

    • Lingettes (50% des cas)

    • Plastiques (sacs, emballages)

    • Textiles (chiffons)

    • Objets durs (jouets, outils tombés dans cuve)

  6. Lingettes (50% des cas)

  7. Plastiques (sacs, emballages)

  8. Textiles (chiffons)

  9. Objets durs (jouets, outils tombés dans cuve)

  10. Tourner arbre manuellement : doit tourner librement

  11. Remonter volute (couple serrage selon notice, généralement 10-15 Nm)

  12. Réinstaller, tester

Prévention : Sensibiliser utilisateurs (interdiction lingettes/tampons dans WC), installer préfiltre si eaux très chargées.

Crépine colmatée :

Signes : Débit faible, pompe normale mais n’aspire pas/peu.

Procédure :

  1. Extraire pompe

  2. Dévisser crépine (grille protection aspiration)

  3. Nettoyer (jet HP, brosse)

  4. Vérifier maillage intact (si percé → remplacer)

  5. Remonter

  6. Tester

Turbine entartrée :

Signes : Débit progressivement réduit sur plusieurs mois, bruit anormal.

Procédure :

  1. Extraire pompe

  2. Démonter volute

  3. Retirer turbine (souvent vissée sur arbre)

  4. Tremper dans détartrant (vinaigre blanc ou produit spécifique) 2-4h

  5. Brosser

  6. Rincer abondamment

  7. Remonter avec graisse propre sur filetage

4. Pourquoi la pompe tourne mais ne refoule pas

Causes possibles :

A – Turbine usée :

B – Clapet anti-retour bloqué fermé :

C – Vanne fermée oubliée :

D – Tuyau percé/déconnecté :

E – Sens rotation inversé (tri) :

F – Manque amorçage (pompe externe) :

G – Hauteur refoulement excessive :

5. Problèmes électriques courants

Disjoncteur déclenche au démarrage :

Causes :

Différentiel déclenche :

Causes :

Pompe ne démarre pas, bourdonne :

Causes :

Moteur chauffe excessivement :

Causes :

6. Remplacements (flotteur, condensateur, clapet…)

Flotteur :

Démontage :

  1. Couper alimentation

  2. Dévisser boîtier interrupteur (généralement 2 vis)

  3. Débrancher câble

  4. Retirer câble flotteur cuve

Montage :

  1. Passer nouveau câble par presse-étoupe

  2. Fixer lest fond cuve

  3. Raccorder câble sur bornier coffret (respecter polarité si électrodes)

  4. Régler position interrupteur niveau souhaité

  5. Tester manuellement

Coût : 30-80 € flotteur complet

Condensateur permanent (moteur mono) :

Repérage :

Remplacement :

  1. Couper alimentation + attendre 5 min (décharge condensateur)

  2. Photographier connexions

  3. Débrancher cosses

  4. Dévisser/extraire condensateur

  5. Monter nouveau (MÊME valeur µF et tension ≥ originale)

  6. Rebrancher selon photo

  7. Tester

⚠ Condensateur peut rester chargé : décharge avec résistance 10 kΩ avant toucher

Coût : 15-30 €

Clapet anti-retour :

Démontage :

  1. Fermer vannes amont/aval (ou vidanger section)

  2. Dévisser unions

  3. Extraire clapet

Montage :

  1. Vérifier sens montage (flèche sur corps)

  2. Joints neufs sur brides

  3. Visser unions (serrage croisé progressif, couple modéré)

  4. Ouvrir vannes

  5. Vérifier étanchéité

  6. Tester fonctionnement (arrêt pompe → aucun retour)

Coût : 30-150 € selon diamètre et matériau

Garniture mécanique :

Opération délicate, recommandée professionnel.

Principe : Joint tournant assurant étanchéité entre partie fixe (corps pompe) et partie tournante (arbre moteur).

Signes usure : Fuite permanente hors service, traces eau sous moteur.

Remplacement :

  1. Extraire pompe

  2. Démonter volute + turbine

  3. Extraire garniture (chasse avec tube laiton, SANS forcer)

  4. Nettoyer logement (papier abrasif fin)

  5. Lubrifier joint torique garniture neuve (eau savonneuse)

  6. Emmancher garniture (presse ou chasse plastique, frapper partie métallique UNIQUEMENT)

  7. Remonter turbine + volute

  8. Tester étanchéité (remplir volute eau, vérifier aucune fuite)

Coût : 40-120 € garniture + 2-4h MO

7. Signes avant-coureurs d’un moteur HS

Odeur de brûlé : Isolant vernis enroulements surchauffé/brûlé → bobinage endommagé → remplacement moteur inévitable à court terme.

Bruit roulement : Grincement, cliquetis, roulement → usure roulements → si non remplacés rapidement, grippage et casse moteur.

Déclenchements thermiques fréquents : Moteur atteint température limite malgré charge normale → isolement défaillant, enroulements partiellement court-circuités ou ventilation insuffisante.

Intensité élevée : Courant absorbé > In plaque + 15% → surcharge interne (court-circuit spires, roulement grippé).

Suintement eau sous moteur : Presse-étoupe ou garniture fuit → eau pénètre moteur → isolement dégradé → court-circuit imminent.

Démarrages difficiles : Pompe démarre avec retard, hésite → condensateur faible (mono) ou bobinage dégradé.

Vibrations anormales : Roulement usé, arbre voilé, turbine déséquilibrée → si non traité, casse mécanique.

Performances dégradées : Débit/pression progressivement réduits malgré turbine propre → perte puissance moteur (bobinage partiellement coupé).

Action recommandée : Dès un de ces signes, programmer remplacement moteur ou pompe complète. Un moteur défaillant peut provoquer incendie (court-circuit) ou panne brutale (casse mécanique).

8. Quand faire intervenir un artisan spécialisé

Interventions réalisables par utilisateur averti :

✅ Nettoyage crépine/turbine

✅ Remplacement flotteur

✅ Remplacement condensateur

✅ Remplacement clapet anti-retour

✅ Déblocage turbine (corps étranger simple)

✅ Curage cuve (si profondeur < 1,5 m et ventilation OK)

Interventions nécessitant professionnel :

⚠ Remplacement moteur/pompe

⚠ Réparation câblage électrique immergé

⚠ Remplacement garniture mécanique

⚠ Réparation cuve (fissure, étanchéité)

⚠ Modification installation (ajout pompe secours, changement diamètre)

⚠ Curage cuve profonde (> 1,5 m) ou espace confiné

⚠ Diagnostic panne complexe

⚠ Mise en conformité réglementaire

Urgence : appeler immédiatement si :

🚨 Débordement cuve (risque sanitaire)

🚨 Odeur gaz toxique forte (H2S)

🚨 Fumée/odeur électrique (risque incendie)

🚨 Fuite importante inondant local

🚨 Alarme persistante malgré intervention

Critères choix artisan :

✅ Qualification (plombier ou électricien selon intervention)

✅ Assurance décennale et RC pro

✅ Références vérifiables

✅ Devis détaillé avant intervention

✅ Disponibilité dépannage (délai acceptable)

✅ Connaissance normes EN 12050 et NF C 15-100


VII. Normes, conformité et bonnes pratiques

1. Normes françaises et européennes

NF EN 12050-1 : Stations de relevage pour bâtiments – Principes de construction et d’essai – Partie 1 : Stations de relevage pour eaux usées contenant des matières fécales

Champ d’application : Installations domestiques et assimilées évacuant eaux vannes (WC) et eaux ménagères.

Exigences principales :

NF EN 12050-2 : Stations de relevage pour eaux usées fécales pour usages limités

Champ d’application : Petites installations (1-3 WC), applications spécifiques (sanitaires isolés).

Différences vs partie 1 :

NF EN 12050-4 : Stations de relevage pour eaux usées contenant des matières fécales dans des locaux où des personnes ne séjournent pas

Champ d’application : Locaux techniques, industriels, parkings.

Spécificités :

DTU 64.1 : Mise en œuvre des dispositifs d’assainissement non collectif

Applicable aux installations individuelles. Définit règles pose, dimensionnement, ventilation, distances.

Règlement sanitaire départemental type (RSDT)

Varie selon départements mais généralement impose :

2. Sécurité électrique

NF C 15-100 : Installations électriques basse tension

Articles applicables pompes relevage :

771 – Locaux contenant baignoire ou douche (si pompe en salle bain) :

Section 722 – Alimentation véhicules électriques : Non applicable.

Protection différentielle :

Circuit dédié :

Indice protection (IP) :

Mise à la terre :

Certification matériel :

3. Gestion des eaux usées (réglementation)

Code de l’environnement :

Article L.1331-1 : Obligation raccordement assainissement collectif si réseau disponible (délai 2 ans après mise en service réseau).

Article L.1331-10 : Si absence réseau collectif, obligation assainissement non collectif conforme contrôlé par SPANC (Service Public d’Assainissement Non Collectif).

Rejet eaux usées traitées :

Eaux pluviales :

Stations > 20 EH :

Boues et résidus curage :

4. Ventilation obligatoire des stations

Objectif : Évacuer gaz dangereux (H2S toxique, CH4 explosif, CO2 asphyxiant) produits par fermentation anaérobie eaux usées.

Norme EN 12050 impose :

Ventilation mécanique :

Obligatoire si :

Caractéristiques :

Détection gaz (industriel) :

Interdiction accès sans précaution : ⚠ Espace confiné atmosphère toxique/explosive ☑ Ventilation forcée 30 min préalable ☑ Détection gaz avant descente ☑ Harnais + surveillance + équipier secours ☑ Si doute : faire appel entreprise habilitée espaces confinés

5. Installation en bâtiment public ou ERP

ERP (Établissement Recevant du Public) : Classement selon activité et capacité (de 5ème à 1ère catégorie).

Exigences spécifiques :

Commission sécurité :

Accessibilité handicapés :

Ventilation renforcée :

Double pompage OBLIGATOIRE :

Alarme :

Contrat maintenance :

Règles ICPE si applicable :

Documentation obligatoire :


VIII. Applications concrètes dans le BTP

1. Maisons individuelles

Contexte : Aménagement sous-sol (chambre, salle bain, buanderie) situé sous niveau collecteur rue.

Dimensionnement :

Installation :

Coût estimatif :

Entretien : Mensuel (visuel), annuel (curage), durée vie 15-20 ans.

2. Immeubles et logements collectifs

Contexte : Immeuble 30 logements, parking sous-sol avec local vélos/poubelles et sanitaires gardien.

Dimensionnement :

Installation :

Réglementation :

Coût estimatif :

3. Bâtiments tertiaires

Contexte : Restaurant 100 couverts, cuisine sous-sol.

Spécificités :

Dimensionnement :

Installation :

Maintenance :

Comment calculer la hauteur manométrique totale (HMT) pour mon installation de pompe de relevage ?

La HMT additionne la hauteur verticale entre la cuve et le point de rejet, plus les pertes de charge des tuyaux, coudes et accessoires. Appliquez une marge de sécurité, surtout si l’installation comporte de longues distances ou plusieurs relevages.

Quelle fréquence d’entretien recommander pour une pompe de relevage en collectif ?

Les sites collectifs ou à fort passage exigent un entretien au moins semestriel : nettoyage, contrôle flotteur, vérification du clapet et inspection de l’étanchéité. En milieux très exposés (pluie, sable), trimestriel recommandé.

Quels sont les signes d’un flotteur défaillant ?

Un flotteur bloqué se manifeste par la non-mise en route de la pompe alors que la cuve est pleine, des cycles erratiques ou des déclenchements intempestifs. Un nettoyage, voire le remplacement du flotteur, règle en général le problème.

Installer un clapet anti-retour est-il obligatoire ?

Oui, toute installation professionnelle doit comporter un clapet anti-retour pour prévenir le reflux des eaux, surtout en cas de coupure électrique ou de saturation du réseau. Cela évite la corrosion prématurée et protège la cuve.

Est-il possible d’améliorer la sécurité et la surveillance d’une installation existante ?

Absolument ! Il est conseillé d’ajouter une alarme de niveau haut, de connecter le système à des capteurs intelligents et d’opter pour un contrat de maintenance incluant diagnostic prédictif et fourniture rapide de pièces détachées.

 

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